[Lecture] Ma vie de papa à une main : les défis quotidiens de Vincent Engler

Publié le 8 novembre 2024 par Elise Jeanne

Dans un précédent ouvrage, Grandir avec son plexus brachial, Vincent Engler abordait la manière dont il compose avec son handicap au quotidien. Il prolonge ici sa réflexion en explorant, cette fois, son expérience de la paternité. Avec le même humour et la même sincérité.

Être un papa « à une main », devant jongler entre son rôle de parent, ses propres défis et un environnement souvent peu accommodant… Pas facile, évidemment. Mais, cela peut aussi être une source de richesse et de résilience. Vincent Engler, atteint d’une paralysie du plexus brachial, en témoigne, nous plongeant dans les coulisses de sa vie en perpétuelle adaptation.

Inventions au quotidien

Nous voici donc embarqués dans son univers, où les tâches du quotidien tournent à l’épreuve inventive. Habiller son enfant, changer sa couche, préparer son repas, lui donner un bain, faire ses lacets, jouer, rassurer… Autant de gestes banals pour certains mais qui, pour l’auteur, sont sources de cauchemars, la nuit. « Je me voyais le faire tomber, sa mère en furie me reprochant de ne pas l’avoir bien tenu (…). D’autres fois où, incapable de le sauver du bain ou de la piscine, je le voyais se noyer (…) ». Des gestes qui requièrent des trésors d’imagination, le jour.

Le regard de Vincent Engler sur sa situation est lucide. Il partage ses difficultés et ses maladresses, mais aussi ses réussites et ses petits moments de victoire. Son handicap n’est ni caché ni dramatisé. Il est là, simplement, comme un paramètre à prendre en compte à chaque instant.

L’essentiel ? Faire de son mieux

Au bout du compte, il le clame : « Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de faire, mais le plus important est de faire de son mieux. » Un avis valant pour tous les parents, toutes les personnes en situation de handicap, toutes celles et tous ceux qui s’intéressent à la parentalité et à la diversité humaine.

Si sa plume ne verse pas dans la grande littérature – il se veut accessible, joue la carte de la proximité -, on apprécie qu’il ne se fasse pas donneur de leçon. Ce livre n’a rien d’un manuel ou d’un traité de dépassement de soi. C’est un récit authentique, sensible et émaillé d’humour et de sensibilité. Un récit qui participe à déconstruire des idées reçues et invite à réfléchir à l’inclusion.

Ma vie de papa à une main, Vincent Engler, éd. du Panthéon, 144 p., 2024, 16,50 €.

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